- Cannabis
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by Christophe Tamai
Alors, vous avez pour projet de cultiver votre propre cannabis depuis votre domicile. Bon choix ! Cultiver son propre cannabis garantit non seulement un flux continu de superbe weed, mais cela force aussi à l’apprécier encore plus et à profiter de la sensation du travail bien fait. Passer du temps à jardiner est aussi bénéfique que de méditer et c’est bien connu, cela augmente la sensation de bien-être et aide même à combattre l’anxiété et la dépression.
La culture du cannabis à la maison signifie qu’il faut avoir un emplacement dédié à cette culture. Pour produire suffisamment de weed pour tenir d’une récolte à l’autre, un minimum de 1 m² est recommandé. Cela permettra de vous accommoder de plusieurs petites plantes ou de deux plantes bien palissées, en ScrOG ou simplement de grandes tailles. Tout cela dépend de vous : les rendements finaux seront les mêmes, tout dépend de si vous souhaitez cultiver plusieurs variétés avec de plus petits rendements par plants ou moins de variétés, mais avec de plus grands rendements par plant. Ce choix vous appartient.
La taille de votre salle de culture est dictée par l’espace disponible et les lampes utilisées. Un simple mètre carré est facilement recouvrable de la plupart des types de lampes de culture. Moins de hauteur sera nécessaire à l’aide de lampes fluorescentes, car les lampes pourront être placées plus près des plantes durant la culture, les lampes HID en revanche, demanderont une distance accrue afin d’éviter les brûlures dues aux éclairages et l’accumulation de chaleur excessive. Si vous souhaitez offrir à vos bébés des lampes HID 1 000 W, mais que vous n’avez pas la hauteur appropriée, alors ce sera impossible.
CHOISIR UN LIEU
Tout le monde peut facilement trouver un mètre carré d’espace disponible dans sa maison ou son appartement. Une chambre d’ami, une cave, un placard ou une garde-robe peuvent être utilisés pour mettre en place une zone de culture. La discrétion est un facteur clé, les bruits de ventilateurs, les bourdonnements des lampes et le contrôle des odeurs devront être pris en compte lors du choix de l’espace alloué à la salle de culture. Un ventilateur à oscillation accrochée à un mur mitoyen rendra vos voisins fous à cause du bruit et des vibrations.
ÉTANCHÉITÉ À LA LUMIÈRE
Il est absolument indispensable d’avoir une chambre de culture intégralement étanche à la lumière. Pour commencer, les fuites de lumière peuvent être gênantes lorsque les lampes de culture sont très puissantes. Les fuites de lumière peuvent vous empêcher de dormir la nuit si votre chambre de culture se trouve dans le placard de votre chambre ou dans un coin inhabité de la maison. Mais pire encore, tout votre voisinage sera au courant de votre culture de weed.
Ensuite, les fuites de lumière au sein de votre chambre de culture peuvent avoir des effets négatifs sur les performances de vos plantes. Une fois que vos plantes seront passées en cycle 12-12 jour/nuit afin de provoquer la floraison, les fuites de lumière viendront troubler vos plantes et donner lieu à des rendements amoindris, de l’hermaphrodisme, ou même des récoltes ratées à cause d’un stress dû à la lumière. Tous les cultivateurs gardent l’œil ouvert à l’affût des plants mâles, mais loupez quelques bananes bien cachées sur des femelles peut venir ruiner toute une récolte en déclenchant la production de graines.
Une fois votre chambre de culture installée, faites un test en lançant vos lampes et en inspectant l’extérieur à l’affût de la moindre fuite de lumière. Le moindre trou ou fissure qui laisserait sortir la lumière la laissera certainement rentrer. Si vous en découvrez, comblez le trou avec un ruban adhésif étanche à la lumière que l’on trouve en magasin de bricolage ou bien avec minimum deux couches de gaffer (le gaffer, même noir, n’est que semi-translucide) car une seule ne suffira pas.
La plupart des équipements électriques contenus dans la salle de culture, tels que les déshumidificateurs possèdent quelques micro-LED qui pourront faire des dégâts sur les plantes en tant que fuite de lumière environnementale. Placez un morceau de ruban adhésif sur ses appareils afin de vous assurer que la nuit soit aussi sombre que possible. En extérieur, la lumière réfléchie par la lune à une bonne influence sur les plantes, mais cet effet est très difficile à reproduire lors d’une culture d’intérieur.
ÉTANCHÉITÉ À L’AIR
Alors qu’il mûrit pour produire de bonnes grosses têtes résineuses, le bon cannabis sent fort, c’est aussi simple que ça. Certaines weeds ont une odeur extrêmement puissante capable d’empester une pièce toute entière, une maison voire toute une rue. Il est facile de s’habituer à cet arôme luxurieux lorsque l’on rend souvent visite à ses plantes et d’être convaincu que l’odeur ne dépasse pas la chambre de culture, mais rien n’est plus éloigné de la vérité. Une chambre de culture bien scellée empêchera les arômes d’aller déranger vos voisins et autres habitants.
Une chambre de culture bien scellée facilite également le contrôle du climat. Le contrôle des températures et de l’humidification et la déshumidification de l’air se repose sur un environnement scellé sans la moindre fuite. Un environnement stable est très important pour proposer des performances optimales. Une chambre bien scellée fait aussi office de quarantaine pour vos plantes, empêchant le moindre insecte, vermine, ou pathogène aéroporté d’y pénétrer. Une seule petite souris peut faire énormément de dégâts sur votre cannabis en une seule nuit, surtout chez les plants les plus jeunes, car elles sont avides de cotylédons et jeunes pousses riches en nutriments.
Il faut noter qu’une chambre de culture hermétique à l’air est une solution peu coûteuse. Passer du temps à installer un bon système de circulation d’air bénéficiera à votre weed de manière significative et sera toujours rentable sur le long terme. Cependant, les chambres de culture hermétiques sont des environnements idéaux pour expérimenter avec l’enrichissement au CO₂ pour encore plus de performances de la part de vos plantes.
FLUX D’AIR
Un cannabis en bonne santé requiert un flux d’air. N’importe quelle salle de culture devrait au moins comporter un ventilateur à oscillations afin d’assurer un mouvement d’air constant. Le flux d’air à un grand nombre de bienfaits sur le cannabis.
Au minimum, l’air en mouvement devrait caresser toutes les feuilles d’une plante pour assurer un air frais aux stomates des feuilles. Dans un environnement sans mouvement, l’air stagnant peut s’accumuler sous les feuilles autour des stomates et nuire à l’efficacité des échanges gazeux. Cela a l’effet néfaste de stopper la croissance de la plante, les tiges deviendront faibles, les feuilles flétriront et les performances des plantes seront pauvres.
Le mouvement de l’air renforce les plantes de manière considérable, les tiges et les branches deviennent plus épaisses et plus robustes et les rendements finaux seront bien meilleurs.
L’air en mouvement aide avec les cycles sec/humide du substrat de culture en participant de l’évaporation. De plus, il empêche les pathogènes dus à la moisissure de s’accumuler alors que les feuilles transpirent. La moisissure n’aime rien de plus qu’un environnement humide et tiède.
RENOUVELLEMENT DE L’AIR
En augmentant votre budget, l’introduction d’un système de renouvellement de l’air stimule une meilleure croissance. Le renouvellement de l’air demande une arrivée d’air frais et une sortie d’air utilisé. Avec un budget encore plus haut, l’incorporation de filtres à charbon dans le système d’évacuation de l’air aidera à garder les niveaux olfactifs au minimum.
Les entrées d’air sont passives et peuvent revêtir un certain nombre de formes, cependant, elles sont toujours situées dans la partie la plus basse de la chambre de culture, soit dans le sol s’il est surélevé, soit dans un mur. La principale considération est le contrôle de la lumière lorsque l’on perfore une chambre de culture. Une simple fente, ventilation ou série de trous suffisent amplement à l’arrivée d’air, mais peut laisser passer la lumière. À l’aide d’une canalisation coudée, ou d’un système à double mur, il est simple d’empêcher les fuites de lumière. La manière la plus simple consiste à ne pas oublier que la lumière ne peut prendre de virage, de ce fait, mettre en place un système avec une torsion de quelle que sorte permettra à votre culture de rester discrète. De plus, pensez à mettre en place une barrière à l’attention des vermines pour empêcher toute créature d’entrer et de se repaître de votre précieuse weed.
Une entrée d’air signifie qu’il y aura aussi une sortie d’air ou un système d’évacuation, idéalement, avec un filtre à charbon. Les systèmes d’évacuation de l’air débarrassent la chambre de culture de la chaleur de l’air utilisé pour les remplacer par de l’air frais. Si possible, il vaut mieux expulser l’air en dehors du domicile pour éviter les accumulations de chaleur dans les espaces clos ou de faire recirculer l’air vers le système. Cela peut aussi être un vrai défi, mais les canalisations seront vos amies en matière de problèmes de redistribution d’air.
La capacité d’un ventilateur d’extraction est dictée par le volume de la chambre de culture. Longueur × largeur × hauteur vous donnera le volume de votre chambre de culture et le fabriqué vous recommandera le type de ventilateur à utiliser pour remplir cette tâche. Il est recommandé de voir à la hausse afin de s’assurer d’un bon échange d’air et de s’accommoder du moindre potentiel d’augmentation dans l’échelle de votre culture.
CONTRÔLE DU CLIMAT
Le cannabis se régale lorsque le climat est contrôlé en fonction de l’humidité et de la température avec certains paramètres idéaux pour la croissance et d’autres parfaits pour la floraison.
L’humidité peut facilement être contrôlée par un déshumidificateur, ils sont disponibles sous la forme d’unité à double-action qui viendront ajouter ou retirer de l’humidité selon les besoins. Durant la croissance, un environnement humide et plutôt chaud augmente le rythme de croissance, alors que les températures et les niveaux d’humidité plus faibles augmentent le développement des têtes.
Les températures peuvent être contrôlées avec de petites climatisations portables. Beaucoup d’unités de modification de l’humidité et de la chaleur sont livrées avec thermostat et hygromètre afin de pouvoir être allumées ou éteintes selon les demandes environnementales. Réglez-les et vous serez certains que votre weed se plaira à merveille à chaque stade de sa culture; automatiser l’ensemble de cette tâche est bien plus simple.
SÉCURITÉ ET PRÉVENTION DES INCENDIES
Bien que la plupart des cultivateurs récoltent sans encombre, nombreuses sont les histoires horribles témoignant d’à quel point tout peut-être catastrophique en cas d’incident.
- ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES
Tandis que certains cultivateurs aiment le minimalisme en culture, d’autres adorent utiliser autant de gadgets que possible. Mais même un petit nombre d’équipements électriques au sein d’un espace de culture peut poser un risque d’incendie.
L’eau reste l’un des plus grands risques dans une salle de culture en ce qui concerne les équipements électriques. L’eau peut interrompre un courant électrique et potentiellement mener à une électrocution ou un incendie. Essayez de maintenir le plus possible les équipements électroniques au-dessus du sol en cas de fuite d’eau.
Placez un ventilateur dans votre salle de culture pour en réguler la température. Même si cela signifie un équipement électrique supplémentaire, ce ventilateur produira un flux d’air qui aidera à empêcher la surchauffe.
Servez-vous d’un disjoncteur différentiel pour stopper les fuites électriques si elles surviennent. Cet équipement détectera l’électricité si elle se trouve là où elle ne le devrait pas, dans l’eau ou dans un corps humain par exemple, et viendra couper le circuit.
- MÉNAGE ET RANGEMENT
Rangez la pièce autant que possible. Créez un espace dédié pour chaque équipement et maintenez les câbles à l’aide de collier de serrage. Si vous remarquez le moindre câble endommagé ou exposé, réparez-le immédiatement.
Débarrassez-vous de tous les outils après leur emploi pour éviter de trébucher dessus. Gardez vos sécateurs, bidons d’arrosage et pulvérisateurs dans une boite à outils lorsque vous ne vous en servez pas. Non seulement ils pourraient provoquer des accidents, mais vous risquez aussi de tomber sur vos plants et de gravement les endommager.
- EXTINCTEUR
Même s’ils sont rares, il faut toujours être prêt à faire face à un incendie. Les incendies dans une salle de culture peuvent détruire votre propriété, mettre votre vie en péril et rendre visible aux autorités votre petit hobby. Gardez toujours un extincteur à portée de main en cas d’incendie.
Installez une alarme incendie dans votre salle de culture pour vous prévenir le cas échéant. Achetez un extincteur à main et gardez-le à l’entrée de votre tente ou votre salle de culture. Achetez un modèle contenant de la poudre chimique sèche ou du CO₂ adapté aux feux sur structure électriques. Sinon, achetez un ballon d’extinction et placez-le au-dessus de votre espace de culture. Lors de l’exposition à une chaleur excessive, ces appareils explosent et libèrent une poudre ayant pour objectif d’éteindre le feu.
LA CONSTRUCTION
Maintenant que vous avez choisi un espace qui satisfait vos requêtes en termes de culture saine et discrète, il est temps de vous mettre à la construction concrète de votre chambre de culture. Il existe un certain nombre de solutions destinées à construire une chambre de culture peu coûteuse. Cette méthode utilise un certain nombre de cadres en bois doublés de plastique pour former les murs, la base, le plafond et la porte. Lors de l’inclusion du plafond, les supports destinés à maintenir les lampes de culture devront être incorporés. Lorsque vous aurez affaire à des murs ou des plafonds déjà existants, SOYEZ ABSOLUMENT CERTAIN DE L’EMPLACEMENT DE VOTRE RÉSEAU ÉLECTRIQUE. De plus, les locataires devront prendre en compte les futures réparations de la moindre surface qui aurait été affectée durant la construction de la salle de culture.
Ce dont vous aurez besoin :
• Une scie
• Une agrafeuse pouvant agrafer au bois
• Feuille de plastique à double face : une face noire, l’autre blanche ou réfléchissante, par exemple du Mylar
• Des vis
• 4 petites charnières
• Une perceuse avec un foret et un tournevis
• Des ciseaux
• 26 équerres
• Protecteurs d’angle en plastique (facultatif)
• Bois de construction : 4×4 cm (ou suffisamment proches) de pin ou de résineux similaire et facile à manipuler, suffisamment solide et bon marché. Votre quincaillerie locale en disposera certainement dans une variété de longueurs.
INSTRUCTIONS
1. Pour construire le haut et le bas de votre cadre, il vous faudra des lattes de bois de 4 × 1.0 m + 5 × 92 cm.
Pour construire le bord du cadre, il vous faudra des lattes de 7 × 192 cm.
Pour construire la porte, il vous faudra des lattes de 2 × 1 m et de 2 × 192 cm.
2. La partie supérieure : pour fixer les lattes, percez des trous de 2 cm de chaque extrémité et un au milieu pour la vis. Faites-en de même pour le fond.
Pour la porte : percez des trous de 2 cm de chaque extrémité des lattes d’1 m. Vissez les ensembles à l’aide d’une poutre verticale.
3. Une fois que vous avez construit le cadre du fond, munissez-vous d’une latte de 192 cm, placez-la dans un coin puis fixez là à l’aide de deux équerres. Répétez l’opération sur chaque angle.
4. Maintenant que les 4 sont en place, placez la partie supérieure et fixez les lattes verticales à l’aide des équerres.
5. Mesurez le milieu entre les lattes verticales et fixez-y vos poutres de stabilisation avec 2 équerres (3 pour la partie où elles rencontrent avec la poutre de soutien du cadre supérieur).
6. À l’aide de ciseaux, découpez un morceau de plastique, ou de Mylar, qui viendra se poser sur chaque cadre. Agrafez le tout sur chaque rebord, chaque feuille recouvrira sa voisine et utilisez les protecteurs d’angle en plastique.
7. Localisez la porte et vissez les charnières.
8. Et voilà, votre chambre de culture ne demande plus qu’à être remplie.
L’ÉTAGÈRE DE RÉCUPÉRATION
Construire une étagère de récupération sur le sol de votre chambre de culture vous permettra de cultiver proprement et de manière organisée. Les plantes dans leurs pots seront placées dans cette étagère afin que les chutes de terre, les feuilles mortes et l’eau soient collectées puis facilement jetées. Quand votre culture sera terminée, cette étagère de récupération pourra être retirée facilement puis stérilisée avant la prochaine culture.
Pour ce faire, il vous faudra construire un cadre qui viendra s’installer à 15 cm de profondeur dans votre chambre de culture et qui sera recouvert du même plastique que vos murs. Cela permettra au sol de ne pas se salir ni se recouvrir de pathogènes.
Il est courant de rincer ses plantes à intervalle régulier durant la culture, principalement pour la laver du moindre engrais qui s’accumule et pour que les niveaux de nutriments de votre substrat restent favorables au cannabis. Bien qu’il n’y ait pas d’accumulation de nutriments dans les cultures biologiques, cela n’empêche pas l’eau de couler. Cependant, à la fin de la floraison ou juste avant la récolte, toutes les méthodes de culture requièrent un rinçage destiné à augmenter la qualité des têtes. L’étagère viendra attraper les coulées d’eau et vous pourrez facilement vous en débarrasser.
Une étagère de récupération peut aussi faire office de système d’arrosage passif si vous devez laisser vos plantes sans surveillance pour quelques jours. Ajouter de l’eau fraîche à votre étagère de récupération fera office de réservoir de fortune et les plantes absorberont l’eau par un système de mèche afin de ne pas se déshydrater alors que vous serez parti.
LANCEZ-VOUS DANS VOTRE CULTURE
Vous avez maintenant construit un espace qui vous permettra de cultiver du cannabis à la maison. Il laisse l’air frais entrer et permet un bon échange de gaz carbonique, d’oxygène et d’air, il est étanche à la lumière pour une santé et une discrétion optimale de vos plantes et il est facile à entretenir et laver. Vous avez donc tout ce qu’il vous faut pour choisir entre une culture biologique ou avec engrais et il ne vous reste plus qu’à choisir une superbe variété pour vous combler de joie !