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Souvent mis en avant pour ses vertus thérapeutiques et ses nombreux bienfaits, le cannabidiol (CBD) est parfois qualifié de « cannabis light », en opposition au THC et à ses propriétés psychoactives. En effet, études et témoignages en grand nombre montrent les effets anxiolytiques, neuroleptiques, antalgiques et anti-inflammatoires de cette substance. Mais, en parallèle, d’autres voix s’élèvent pour signaler les potentiels dangers du CBD, notamment en France, où les signaux envoyés par les autorités sont flous, voire contradictoires. Alors, existe-t-il un risque quelconque pour la santé à consommer des produits à base de CBD ?

Les vertus et les dangers du CBD

Aimé ou détesté, le cannabis ne laisse personne indifférent. Certains y voient une solution miracle à leurs problèmes de santé, d’autres une simple drogue qui n’a pas sa place dans la pharmacopée. Sauf qu’il y a cannabis et cannabis. Le plant de chanvre est composé d’une bonne centaine de substances actives (appelées « cannabinoïdes ») dont le THC, celle qui fait « planer », n’est que l’une des deux plus abondantes. L’autre, c’est le cannabidiol, ou CBD. Un composé chimique qui se retrouve, depuis quelques années, au cœur d’un débat acharné entre ceux qui chantent ses louanges thérapeutiques et ceux qui ne parlent que des dangers du CBD.

Pourtant, le cannabidiol est aujourd’hui en vente libre en France, comme dans de nombreux autres pays – à condition de respecter une concentration donnée, dont le THC doit être absent (moins de 0,2 % dans le plant de chanvre originel). Il est ainsi possible d’acheter et de consommer en toute légalité de l’huile de CBD ou du cannabidiol sous d’autres formes, comme on en trouve dans la boutique CBD Corner.

Mais quid des risques potentiels ?

Le débat sur la nocivité du CBD

Fin 2017, l’Organisation mondiale de la santé donnait son avis au sujet des éventuels dangers du CBD pour la santé. Son constat, publié sur cette page, était le suivant : « (…) le Comité OMS d’experts de la pharmacodépendance a conclu que, à l’état pur, le cannabidiol (CBD) ne semble pas présenter de potentiel d’abus, ni être nocif pour la santé ». La chose était donc claire. L’OMS ajoutait qu’en l’absence de données plus précises, et faute d’études scientifiques en nombre suffisant, le principe de précaution continuait de s’appliquer vis-à-vis du cannabidiol.

Toutefois, le constat de l’Organisation n’est pas partagé par toutes les autorités sanitaires. En janvier 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié, sur son site internet, une note dont est tiré l’extrait qui suit : « Bien qu’il puisse présenter un intérêt dans le traitement de certaines formes sévères d’épilepsies, le CBD a des effets psychoactifs, peut être potentiellement toxique pour le foie et est susceptible d’augmenter les concentrations dans l’organisme de certains médicaments notamment des antiépileptiques, avec le risque d’accroître leur toxicité. » La note a été rédigée dans un contexte d’intérêt global pour le cannabidiol en tant que complément de traitement pour des patients épileptiques que les médicaments conventionnels ne soulagent pas.

Alors, que faut-il penser des dangers du CBD révélés par l’ANSM ? Cet avis est-il en contradiction avec le point de vue de l’OMS ?

Non, le cannabidiol ne présente pas de danger !

Autant le dire tout net : les dangers du CBD sont inexistants. Pour le démontrer, il faut analyser point par point ce qui lui est reproché.

La psycho-activité

Le cannabidiol n’est pas un psychotrope. Il est dénué d’effets psychoactifs, contrairement à son cousin le THC qui agit sur le système nerveux central et altère la perception. Consommer du CBD, sous quelque forme que ce soit, ne fait pas « planer » et ne modifie pas l’état de conscience. Au pire, l’utilisateur peut ressentir de la somnolence.

Pour autant, il arrive que le CBD se transforme en THC et qu’il développe ainsi des effets psychoactifs. C’est ce que montre une étude publiée par le journal Cannabis and Cannabinoid Research en 2016 : lorsque le CBD est ingéré, l’acidité des sucs gastriques de l’estomac peut favoriser une telle transformation. Toutefois, cet effet n’est pas très prononcé et se manifeste surtout par de la somnolence – difficile, dans ces conditions, de parler de « dangers du CBD quand il est ingéré ». De plus, ce risque est éliminé dès lors que le cannabidiol est consommé par voie sublinguale et qu’il ne passe pas par le système digestif, notamment lorsqu’il est utilisé sous forme d’huile.

La toxicité

L’OMS l’a affirmé : le CBD ne semble pas nocif en tant que tel. Ce que révèle la note de l’ANSM, par contre, c’est qu’il peut avoir un effet négatif dans certains cas de figure très spécifiques. Une étude publiée dans la revue Molecules en avril 2019 montre en effet qu’une dose élevée de CBD peut avoir des conséquences fâcheuses sur le foie des souris… Mais alors que la dose maximale journalière recommandée pour les humains est de 20 mg par kilo et par jour, les rongeurs testés se sont vus administrer des doses quotidiennes allant jusqu’à 615 mg par kilo et par jour !

S’il y a un risque en cas de surdosage, il est important de préciser que ce risque est inexistant chez l’humain dans le cadre d’une consommation raisonnable de CBD. Et qu’en tout état de cause, aucun essai clinique (sur des humains) n’est venu confirmer ou infirmer les résultats de cette étude.

De plus, le cannabidiol peut entrer en interaction avec certains médicaments et aller à l’encontre des effets thérapeutiques recherchés, sans pour autant induire d’effets toxiques. Il est donc essentiel, pour une personne sous traitement, de prendre conseil auprès de son médecin traitant avant d’essayer le cannabidiol.

Quant aux dangers du CBD sur les poumons, le risque n’existe qu’en cas d’inhalation sous forme de fleurs (dans un « joint », donc). De fait, c’est l’acte de fumer qui représente un risque, et non la substance en tant que telle.

La dépendance

La question des dangers du CBD s’articule parfois autour de la notion de dépendance. Ici, la parenté du CBD avec le THC joue contre lui : on estime que si le risque existe pour le second, c’est qu’il doit exister aussi pour le premier.

Or, le cannabidiol n’est pas un psychotrope et n’agit pas sur le système nerveux. Il interagit avec certains récepteurs de l’organisme pour libérer de la sérotonine (la fameuse « hormone du bonheur »), produisant un effet très différent de l’euphorie ressentie lors de la consommation de THC. Puisqu’il n’y a pas d’impression de « planer » et que l’abus de la substance tend à réduire son action (les récepteurs « saturent » et bloquent l’envoi des messages), le consommateur n’éprouve pas le besoin d’augmenter sa dose.

Les effets secondaires

Il ne s’agit pas à proprement parler de dangers du CBD, mais il est indispensable de s’interroger sur les effets secondaires induits par la prise de cannabidiol. Un compte-rendu de plusieurs études consacrées à l’utilisation du CBD pour traiter l’épilepsie et les désordres psychiques note que les participants évoquent parfois des nausées, de la somnolence, de l’irritabilité et une modification de l’appétit (ces effets secondaires ont été repris dans le rapport de l’OMS cité plus haut).

Mais le même rapport indique également qu’ « en comparaison avec d’autres médicaments utilisés dans le traitement des mêmes affections, le CBD présente un meilleur profil en termes d’effets secondaires ». En somme, les effets secondaires dus à la prise de CBD sont peu fréquents et, quand ils existent, s’avèrent moins problématiques que ceux des médicaments prescrits pour traiter les mêmes affections.

Ce qu’il faut retenir, c’est que les dangers du CBD sont inexistants. Quand ils sont pointés du doigt par certaines études, ils concernent des doses journalières tellement massives que les risques réels dans le cadre d’une consommation normale sont hors de propos. À l’inverse, on constate que le cannabidiol est dénué d’effets toxiques ou secondaires, qu’il ne rend pas « stone », et qu’il ne provoque pas de dépendance.

Le CBD, une affaire de qualité

Bien que les dangers du CBD ne soient pas démontrés dans le cadre d’une utilisation normale, l’ANSM met en garde contre les produits à base de cannabidiol achetés illégalement.

Voici ce qu’elle écrit sur son site internet : « (…) la sécurité des produits vendus en dehors du circuit légal n’est pas garantie, en particulier en ce qui concerne la quantité réelle de CBD, la présence éventuelle d’autres composés actifs du cannabis ou d’autres produits toxiques, exposant donc à des risques. L’utilisation du cannabidiol vendu en dehors du circuit légal peut donc être dangereuse. » Ce qui est dit implicitement ici, c’est que les éventuels dangers du CBD, aussi infimes soient-ils, ne concernent que les produits dont l’origine, la fabrication, la composition et la teneur en cannabidiol ne peuvent pas être vérifiées. D’où l’importance de bien choisir ses produits et de privilégier des revendeurs qualifiés, comme c’est le cas de votre Cannathèque!

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